Rüsselsheim, fief d'Opel
en Allemagne (en Angleterre c'est Lutton qui sert de base à Vauxhall le
pendant britannique d'Opel), les petites sportives avaient déjà
été à l'ordre du jour avec la saga des Kadett GT/E de 1976
à 79 et les succès qu'on leur connaît en Rallye. Pourtant,
dès le remplacement fin 1979 de la gamme Kadett type C par la nouvelle
type D, Opel semble avoir oublié la génétique sportive initiée
avec les GT/E. Cette nouvelle génération de Kadett (D) tranchait
techniquement avec sa devancière et était une petite révolution
chez le constructeur germano-américain habituellement conservateur : elle
était la première Opel traction avant et dotée d'un moteur
transversal.
Pas
de version sportive donc au lancement pour la Kadett. Les amateurs d'Opel sportives,
que la précédente génération avait émoustillé,
devront patienter. Née en 1200 et 1300 cm3, la Kadett dut donc attendre
l'Ascona, qui, elle aussi avait cédé à la mode de la traction
avant pour trouver un gros moteur. D'abord un 1600 cm3 de 90 ch sur la version
SR, sorte de sportive "populaire" accessible dans la gamme Kadett. Puis
enfin, le nouveau moteur 1800 cm3 8 soupapes de 115 ch vient donner du muscle
à la hauteur des qualités dynamiques de la gamme Kadett. La saga
GT/E reprenait du service, mais un service express puisque seulement de 1983 à
1984 ! Alors en
pleine "vague GTI",
et prenant le train en marche, Opel ne va pas manquer de maquiller sa Kadett pour
l'occasion et lui donner tous les attributs dignes des petites sportives de l'époque
: spoiler, élargisseurs d'ailes, bas de caisse, roues alliages. Opel pousse
cependant l'élégance en peignant tout ces accessoires de la couleur
carrosserie, généralement le blanc, les plus connues, y compris
les jantes ! Autre petite touche rare face à ses contemporaines, ses rétroviseurs
extérieurs "obus" sont peints ton caisse. Pour le reste, la silhouette
de la Kadett
est bien dans le ton de l'époque avec des lignes assez carrées,
mais pourtant des proportions idéales. Sa rivale directe, c'est bien évidemment
la Volkswagen
Golf à laquelle la Kadett rend coup pour coup ! La GT/E
est là pour essayer de croquer de la VW
Golf GTI... Le
client de la Kadett GT/E pouvait opter en option pour le toit ouvrant amovible
transparent, ou un toit ouvrant en métal, une couleur brillante ou métalisée,
des vitres arrières pivotantes et des glaces teintées. Malgré
ces options, Opel se montrait généreux avec ses clients "GTI"
puisque affichée à moins de 72 000 francs en 1984 (soit environ
11000 euros), la Kadett était moins chère que la plupart de ses
rivales directes d'alors : Peugeot
205 GTI 1600, Renault
11 Turbo, Lancia
Delta HF Turbo ie, Ford
Escort XR3i, Fiat Abarth 130 TC, VW
Golf GTI 1800 mk1... Dans
l'habitacle, Johnny Haliday aurait pu chanter sa chanson "noir c'est noir"...
C'est plastique et tout noir. Mais l'ensemble était bien fini et sérieux.
Le conducteur trouvait une bonne position de conduite bien facilitée par
les baquets Recaro de série ! Une option alors chez certaines de ses concurrentes
comme la Lancia
Delta. Compte-tours et quelques instruments (thermomètre
d'eau, manomètre d'huile, voltmètre) supplémentaires agrémentaient
la planche de bord aux formes très carrées. Le volant trois branches
était siglé "GTE".
L'équipement de série était donc plus axé sport
que confort puisque les vitres étaient manuelles notamment. Classique
coque autoporteuse en acier, l'Opel Kadett type D était donc la première
du constructeur Allemand à adopter la traction avant. Pour faire passer
la puissance au sol et garantir une tenue de route efficace et sportive, les ingénieurs
allemands ont retenu un ensemble McPherson à l'avant composé de
triangles inférieurs avec barre stabilisatrice. A l'arrière, le
conservatisme d'Opel était plus présent avec un essieu semi-rigide
et bras tirés. Une traverse élastique, des ressorts et une barre
stabilisatrice complétaient cette panoplie de la parfaite traction avant
sportive. Pour le freinage, Opel restait classique à ce qui se pratiquait
chez les autres avec des disques ventilés à l'avant et des tambours
à l'arrière. La liaison au sol était assurée par des
pneumatiques taille basse en 185/60 HR14, soit la même monte que la Peugeot
205 GTI. La direction à crémaillère était
sans assistance. Sous
le capot, on trouvait donc le bloc en fonte coiffé d'une culasse aluminium
à 8 soupapes et un arbre à cames en tête. D'une cylindrée
de 1 798 cm3 (84,8 x 79,5 mm), il développait alors 115 ch à 5800
tr/mn et un couple de 16,5 mkg à 4800 tr/mn. Des valeurs forts respectables
chez les GTI des années 80. L'alimentation était assurée
par un système Bosch L-Jetronic tandis que la distribution assurée
par une courroie. Ainsi dotée, la Kadett GT/E profitait de performances
dans la moyenne avec 31 secondes pour effacer la borne kilométrique, et
un 0 à 100 km/h en 10,1 secondes. La vitesse maximale de 187 km/h était
atteinte sur le quatrième rapport de la boîte à 5 vitesses. Au
printemps 1984, toute la gamme Kadett type D, la GT/E y compris va enfin recevoir
une transmission à l'étagement revu. Les reprises vont nettement
progresser sur la GT/E, ainsi que l'agrément de conduite. La vitesse maximale
sera ainsi désormais atteinte avec le cinquième rapport. A l'été
1984, la Kadett type D tire sa révérence, de même que cette
éphémère GT/E qui aura préparé en fait le terrain
pour les futures Opel Kadett GSI (E). En
seulement 11 mois de commercialisation l'Opel Kadett GT/E type D sera fabriquée
à 36 153 exemplaires, preuve du succès des GTI dans les années
80 pour une auto qui n'était pas la plus charismatique sur ce marché
très disputé. >LES
SERIES SPECIALES OPEL KADETT GT/E (D) | >OPEL
KADETT GROUPE A - 1983-84
Opel n'a pas oublié son engagement sportif
avec cette Kadett GT/E groupe A. Au programme, outre un châssis prévu
pour la course, un allègement qui fait tomber le poids à 880 kg
et surtout un moteur amélioré qui développe désormais
170 ch. De quoi faire des étincelles...
|  | >VAUXHALL
ASTRA GT/E - 1983-84
Tiens
une faute de frappe ? Non, il s'agit bien d'une Kadett, mais qui, sous la marque
Vauxhall, s'appelle "Astra". Mécaniquement identique à
la version commercialisée de l'autre côté de la Manche, elle
se distingue par ses logos, ses rétroviseurs "standards" et son
volant... à droite !
|  |
>CHRONOLOGIE
OPEL KADETT GT/E (D) |
1976 | Débuts
de l'Opel Kadett GT/E type C. Sa carrière sera fructueuse en Rallyes. | 1979 | Fin
1979, Opel présente et commercialise sa gamme Kadett type D. |
1980 | Opel
prévoit une version sportive "populaire" avec la Kadett SR type
D dotée d'un 1600 cm3 de 90 ch. |
1983 | A
l'été, Opel commercialise la Kadett GT/E et sa présentation
spécifique, son châssis revu et son moteur de 115 ch. |
1984 | Au
printemps, l'Opel Kadett GT/E type D reçoit une nouvelle boîte de
vitesses mécanique toujours à 5 rapports mais à l'étagement
revu. En juin, l'Opel Kadett type D tire sa réverence. En août,
la nouvelle Kadett type E est commercialisée avec au programme une variante
GSI et une variante qui viendra plus tard, la GSI 16V. |
>EN
MARGE DE LA SERIE... | | >OPEL
KADETT TYPE D CABRIOLET
Si les clients devront attendre la Kadett type
E pour profiter du grand air en Kadett, le spécialiste Allemand, Bieber
Borken proposait cette Kadett type E cabriolet. |
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